L’argent de poche permet aux enfants de disposer de petites sommes pour s’acheter, par exemple, des bonbons ou un magazine.
Toutefois, les besoins et les désirs des enfants évoluent lorsqu’ils s’approchent de l’adolescence. La communication, la mobilité et les vêtements viennent remplacer les bonbons. « À partir de l’âge de 13 ou 14 ans environ, les désirs des jeunes augmentent de façon exponentielle », explique Stefan Beutter, père et président du réseau Chindernetz Bern. Il souligne qu’à ce moment-là au plus tard, le sujet de l’argent est de plus en plus souvent soulevé lors des discussions au sein des familles. Selon lui, la mise en place d’un salaire jeunesse peut alléger quelque peu le quotidien familial dans ce domaine et soulager les parents. Parallèlement, il permet aux jeunes de faire leurs propres expériences et d’apprendre petit à petit à gérer leur argent.
Qu’est-ce que le salaire jeunesse ?
Le salaire jeunesse porte sur un montant fixe que les parents versent tous les mois à leur enfant. Le ou la jeune gère cet argent en toute autonomie et l’utilise pour payer ce dont il ou elle a besoin (p. ex. vêtements, coiffeur, vélo, téléphone portable, loisirs, etc.). Le salaire peut aussi servir à couvrir d’autres frais, comme le matériel scolaire, le logement, etc. « Il est important que les parents définissent clairement avec leur enfant ce que ce dernier doit payer avec son salaire jeunesse », affirme Stefan Beutter. La famille évite ainsi des dépenses supplémentaires, puisque le salaire se fonde sur ce dont a besoin le ou la jeune. Les frais quotidiens sont ainsi couverts par le salaire jeunesse.
Prêts pour l’avenir
Selon Stefan Beutter, le principal avantage du salaire jeunesse est le suivant : grâce aux expériences qu’il permet de réaliser, les jeunes acquièrent des compétences qui leur seront utiles tout au long de leur vie. En effet, grâce à ce salaire, ils ont l’entier contrôle d’une partie de leurs finances, ce qui leur apprend à gérer leur argent, à planifier à long terme et à économiser pour s’offrir des choses plus coûteuses. Ces expériences les renforcent, leur donnent confiance, leur confèrent de la sécurité et les préparent à affronter le monde du travail ainsi qu’à gérer leur futur salaire d’apprenti.
Informations et conseils sur le salaire jeunesse
1. Pour toutes les classes de revenu
Le salaire jeunesse ne sert qu’à couvrir les frais qui sont en tous les cas supportés par la famille. Il doit donc correspondre aux dépenses usuelles et au niveau de vie de la famille. Ainsi, le modèle pour les familles convient à toutes les classes de revenu.
2. À partir de l’âge de 12 ans
Chindernetz Bern recommande de remplacer l’argent de poche par le salaire jeunesse dès que l’enfant atteint l’âge de 12 ans. À cet âge, la plupart des enfants savent compter et connaissent les quatre saisons ainsi que les besoins en vêtements qui en découlent. Ils sont également en mesure d’évaluer leurs besoins, même s’ils demandent encore souvent conseil à leurs parents. « Le moment idéal pour procéder à ce changement peut toutefois varier d’un enfant à l’autre. Il faut donc en convenir avec chaque enfant individuellement », explique Stefan Beutter. Si l’enfant reçoit de l’argent de poche, cette contribution parentale prend fin au moment où le salaire jeunesse est mis en place.
3. Versements mensuels sur un compte
La plupart du temps, les enfants reçoivent leur argent de poche toutes les semaines, alors que le salaire jeunesse est versé sur un compte une fois par mois. D’après Stefan Beutter, le fait que les jeunes disposent de leur propre compte et de leur propre carte de paiement constitue une composante essentielle du processus lié au salaire jeunesse. Ce n’est qu’ainsi que les enfants sont en mesure de prendre conscience que l’argent n’est pas illimité.
Avec son compte jeunesse, la BCBE propose un compte bancaire spécialement adapté aux besoins des jeunes et pour lequel aucun découvert n’est autorisé. Cette prestation gratuite comprend la gestion du compte, une Debit STUcard et une carte de crédit prépayée en option (à partir de 14 ans).
4. Apprendre à gérer l’argent
Les jeunes doivent tout d’abord se faire à leur nouvelle responsabilité financière. Il est donc possible qu’au début ils dépensent la quasi-totalité de leur avoir en peu de temps ou qu’ils achètent des choses qui leur font plaisir mais qui ne sont pas vraiment indispensables. « Pour les parents, ce n’est pas toujours facile de gérer cette situation », indique Stefan Beutter. Selon lui, il est alors essentiel de rechercher le dialogue avec l’enfant et de rester cohérent. Au final, ce sont ces expériences qui apprennent aux jeunes à gérer leur fortune et à ne pas succomber à toutes les tentations.
5. Un soulagement pour les parents
Confier la responsabilité d’une partie des finances à leur enfant peut soulager les parents. Ces derniers font ainsi confiance à leur enfant, ce qui peut avoir des répercussions positives sur les relations familiales. Les parents ont toutefois pour mission de guider le processus lié au salaire jeunesse, de clarifier les obligations des parties prenantes, de soutenir leur enfant et de discuter régulièrement avec lui ou avec elle.
6. Calculer le montant du salaire jeunesse
Pour calculer le montant du salaire jeunesse, il faut comptabiliser tous les coûts annuels dont l’enfant devra s’acquitter à l’avenir. Il s’agit par exemple des dépenses pour les vêtements, les chaussures, le coiffeur ou les réparations de vélo. Le résultat de ce calcul, additionné à l’argent de poche versé jusqu’alors, est ensuite divisé par 12 ou 13. Il est possible de verser un 13e salaire à l’enfant, par exemple en novembre ou en décembre.
7. Séances d’information pour les parents
L’association Chindernetz Kanton Bern propose plusieurs offres en faveur des enfants et des jeunes dans le canton. La BCBE soutient l’association, et notamment son engagement pour le salaire jeunesse et l’aide à organiser chaque année des séances d’informations à ce sujet pour les parents.
Date de publication: 13.11.2020 / mise à jour: 26.05.2023