«À l’époque, nous avons mis tout notre argent commun sur un compte et réfléchi aux besoins de deux ménages séparés et à ce que nous devions racheter. Comme nous étions encore jeunes, nous n’avions pas beaucoup d’argent et nous avons donc pu régler les choses de manière relativement raisonnable», se souvient Regula Jakob, 41 ans, en évoquant la difficile – selon ses propres mots – époque de sa séparation. Son plus jeune enfant avait tout juste un an, les deux autres quatre et six ans. Ce qui s’est passé concrètement? La vie. «Adolescente, j’ai vu une de mes proches connaissances s’entêter dans un mariage malheureux et dépérir. Je ne voulais pas qu’il m’arrive la même chose.»
Discuter des aspects financiers plutôt que des rêves communs
Lorsque Regula Jakob a pris conscience qu’elle aussi dépérissait et qu’une thérapie de couple ne permettrait pas d’arranger les choses, elle a pris sa décision, malgré ses enfants, ou plutôt pour eux. «Je ne voulais pas d’une vie malheureuse et, à 40 ans, en paraître 60. Personne ne mérite cela, encore moins les enfants.» À 30 ans, les jeunes parents se sont trouvés à un carrefour et ont choisi de dire adieu à l’image traditionnelle de la famille. Tout d’un coup, il n’était plus question que de la manière d’organiser la semaine, de s’entendre sur les jours où déposer et aller chercher les enfants, de régler les aspects financiers, et non plus de discuter des rêves communs. Regula Jakob et son ex-mari ont su s’entraider: ils ont trouvé deux nouveaux logements à proximité l’un de l’autre, défini des jours de visite appropriés et conclu une convention de séparation, qui fixe le cadre juridique. Pendant les deux années jusqu’au divorce, ils ont ainsi pu se mettre d’accord sur les plans organisationnel et financier.
Les enfants d’abord
Cette maman et entrepreneuse engagée livre un récit fort de cette époque: trois enfants, une séparation, de nombreux besoins, un poste d’enseignante et, plus tard, des études en psychologie en cours d’emploi. Une nouvelle qualité de vie, un amour indéfectible pour ses enfants, des moments de solitude et des décisions en solo, beaucoup de choses positives et souvent trop peu de temps pour soi. Regula Jakob a toujours veillé à ce que ses enfants se sentent bien et à se montrer authentique et honnête avec eux. Et ce quoi qu’il lui en coûte. «Je ne sais pas comment j’ai fait à l’époque, c’est un mystère! Mais je n’ai jamais regretté ma décision.» Même si elle et son ex-mari ont pu trouver un accord financier à l’aide de la convention de séparation, il a parfois fallu s’y reprendre à deux fois, faire preuve d’une grande patience et lutter pour garder son sang-froid.
Une nouvelle qualité de vie et des obstacles à surmonter
Pendant toutes ces années, Regula Jakob n’a jamais quitté la vie active: enseignante, puis coach en réinsertion professionnelle et aujourd’hui directrice de sa propre société de Jakob coaching . Son parcours n’a pourtant pas toujours été facile. Séparée et mère de trois enfants, elle a dû faire face à des obstacles ci et là. «Mon ex-mari m’a toujours versé une pension alimentaire, c’était réglé dans la convention de divorce. En revanche, la question du partage de la prévoyance professionnelle a été plus délicate», explique-t-elle, faisant allusion à la législation de l’époque sur le deuxième pilier, qui pénalisait souvent les femmes (au foyer) et les épouses. En 2017, cette loi a été adaptée (voir ci-dessous Partage de la prévoyance professionnelle en cas de divorce). Le divorce, et la répartition des finances qu’il implique, est une affaire compliquée. Souvent une des deux parties y perd de l’argent ou voit ses perspectives se réduire.
Regula Jakob a réussi l’épreuve: elle et ses trois enfants ont de bonnes relations, ouvertes, aimantes. Sa créativité l’a aidée à ne pas trop laisser ses difficultés financières dicter son quotidien. La famille partait par exemple toujours en vacances en camping-car: «C’était une belle expérience pour tout le monde et une solution adaptée à notre budget.»
«Comment je l'ai fait à l'époque est un mystère pour moi maintenant. Mais je n'ai jamais regretté cette décision», déclare Regula Jakob, mère de trois enfants.
Pour que le divorce ne se transforme pas en champ de bataille
Selon les statistiques, 40% des mariages en Suisse se terminent par un divorce. Si les deux parties souhaitent un divorce par consentement mutuel, elles peuvent entamer la procédure en tout temps. Si un accord est trouvé sur des points comme la garde des enfants, la pension alimentaire et la répartition des biens, la procédure peut être réglée en quelques semaines dans le meilleur des cas. En revanche, si un des partenaires refuse de mettre fin à l’union, l’autre ne peut obtenir le divorce qu’après deux ans de vie séparée.
Que le divorce soit mutuellement consenti ou source de conflits, il est indispensable de rédiger une convention écrite pour régler les aspects fondamentaux et offrir une clarté organisationnelle et financière pendant cette période délicate.
Convention de séparation
La convention de séparation permet de régler différentes questions pour la période jusqu’au divorce, qui dure généralement quelques années: le logement et les biens mobiliers, la garde des enfants et l’entretien de la famille, les impôts et la fortune. Plus d’informations sur la convention de séparation .
Convention de divorce
La convention de divorce est un document écrit dans lequel les deux parties règlent les questions nécessaires. La procédure de divorce la moins coûteuse est la requête commune: si le tribunal est en possession d’un accord complet, la procédure est terminée en 20 à 60 minutes. Modèle de convention sur les effets du divorce.
AVS
Les revenus communs perçus pendant les années de mariage sont partagés en cas de divorce, mais pas en cas de séparation. Seuls sont soumis au partage les revenus dégagés durant les périodes où les deux conjoints étaient assurés à l’AVS suisse. Plus d’informations sur l’AVS .
Prévoyance professionnelle
Les avoirs de la prévoyance professionnelle accumulés durant les années de mariage sont partagés entre les conjoints en cas de divorce ou entre les partenaires enregistrés en cas de dissolution du partenariat enregistré. Depuis 2017, les avoirs sont aussi partagés lorsqu’un conjoint est à la retraite ou invalide. Plus d’informations sur la prévoyance professionnelle.
Pension alimentaires
Lorsqu’un seul des deux parents élève l’enfant, l’autre doit lui verser une pension alimentaire. Le montant de la contribution, les cas dans lesquels elle peut être modifiée et les modalités de recouvrement en cas de non-versement sont réglés au cas par cas. Plus d’informations sur la pension alimentaires .
Allocations familiales
Les allocations familiales sont des prestations en espèces, uniques ou périodiques, destinées à compenser partiellement la charge financière représentée par un ou plusieurs enfants. Elles comprennent l'allocation pour enfant et l'allocation de formation professionnelle. Les familles monoparentales et les indépendants y ont notamment droit: Caisse de compensation du canton de Berne.
Allègements fiscaux pour les familles
Un changement de situation professionnelle ou financière peut vous donner droit à de nouvelles déductions: déductions pour enfant, déductions pour frais de garde des enfants par des tiers, déductions des frais professionnels, déductions pour époux exerçant tous deux une activité lucrative ou encore déductions pour personne seule tenant ménage indépendant. Pour en savoir plus: Office de l’intégration et de l’action sociale, division Famille.
Nous nous ferons un plaisir de vous aider à trouver des solutions adéquates concernant votre situation financière.
Convenir d’un entretien-conseil
Date de publication: 18.10.2020
